Propositions pour sauvegarder et créer des emplois sur Grenoble
La ville a un rôle clé à jouer dans le développement économique et la compétitivité.
1- Le maire doit se transformer en véritable VRP pour inciter les entreprises à s’installer dans sa ville.
Un homme public doit être aussi un entrepreneur. Le Maire doit valoriser l’image de sa ville et mettre en avant ses atouts. Il doit faciliter l’implantation des entreprises par la recherche de locaux adaptés à leur activité, en lien avec les principaux commercialisateurs présents sur notre territoire.
Grenoble a la chance de bénéficier de la présence d’opérateurs industriels (STmicroelectronics, HP, Schneider, Becton, Caterpillar, Cap Gémini …) et de centres de recherches internationaux (plusieurs pôles technologiques).
Les dernières grandes implantations datent des années Carignon: le Synchrotron et ST Micro alors que le Maire de Grenoble jouait des synergies locales, nationales et internationales pour décrocher ces fleurons qui font la richesse de la ville.
Alain Carignon propose de reprendre avec ces grands opérateurs la veille des implantations potentielles, publiques ou privées avec une réactivité opérationnelle au niveau des potentialités.
En parallèle il propose la création du ”Grand Grenoble” avec le Voironnais afin qu’en terme de territoire et de surfaces disponibles nous soyons facilement identifiables et en capacité de répondre.
Mais bien entendu le Maire est aussi un agent de développement auprès des opérateurs nationaux susceptibles de tenir des congrès à Grenoble.
Le tourisme et les congrès sont extrêmement positifs pour le commerce. Le commerce et le tourisme entretiennent en effet des liens étroits de par leur interdépendance: le dynamisme touristique d’une ville est ainsi souvent alimenté par son patrimoine commercial (spécialités locales, grands magasins, marchés couverts…), et à l’inverse, le tourisme nourrit l’activité commerciale par son émulation naturelle.
Grenoble a beaucoup reculé dans ce domaine comme dans celui des grands congrès. L’obsolescence de ses outils en fait une ville à la traine. Pourtant ses atouts sont nombreux au plan industriel, culturel et même de son patrimoine.
La municipalité doit renouer avec la recherche des congrès en s’appuyant systématiquement sur les acteurs locaux en capacité de faire venir un congrès à Grenoble.Avec la vente d’Alpexpo à un opérateur international de congrès , ceux -ci devraient être fortement boostés.
Au plan touristique Grenoble doit mettre en valeur son environnement montagnard exceptionnel. Il faut aussi imaginer des produits culturels permettant d’attirer des visiteurs ce qui sous-tend de renforcer les expositions du Musée de Peinture, de mettre en valeur les fouilles de Notre Dame et de s’appuyer sur le Musée dauphinois, la programmation de MC2 et les congrès – salons à Alpexpo. Congrès et salons qui se sont raréfiés sous les mandats de M. Destot et qui ne sont pas d’actualité avec la municipalité actuelle.
La municipalité doit accompagner personnellement les prétendants à l’installation en leur facilitant les démarches, en ouvrant les portes des décideurs et en étant présente dans tout le parcours de l’installation. Les élus doivent s’impliquer pour créer des synergies entre les organismes existants, être disponibles pour les investisseurs potentiels.
2- La ville doit identifier, évaluer et agir sur les principaux obstacles à l’installation des entreprise.
L’installation d’entreprises et de commerçants repose globalement sur trois principaux critères:
- Accessibilité: le réseau routier et ferroviaire, les difficultés de stationnement, les embouteillages, les transports publics, la proximité d’un aéroport, etc…
- L’image: le rayonnement de la ville, de son agglomération et du département, la sécurité, la propreté, etc…
- Les coûts: les prix de l’immobilier, le montant des taxes foncières, l’existence de subventions, l’existence de taxe spécifiques, frais liés aux transports, etc…
Sur ces 3 critères Grenoble a régressé considérablement , la municipalité réussissant même à créer un effet répulsif qui est inquiétant pour les entreprises en place qui pourraient être tentées de se délocaliser
3- Comprendre les besoins des employeurs et l’état du marché du travail.
La ville, en partenariat avec les professionnels de l’emploi et les 2 Chambres Consulaires, peut actionner et mettre en synergie les outils qui anticipent les besoins en compétences afin de comprendre et de prévoir les besoins des employeurs. Il s’agit de connaitre les tendances du développement économique concernant la demande d’emploi et l’offre. Ces informations influent sur une approche structurée pour adapter et utiliser la formation (Département + Région) et mettre ainsi en adéquation la formation et les compétences avec les demandes des employeurs. C’est une étape essentielle dans toute stratégie urbaine.
4- Limiter et/ou Empêcher les délocalisations.
La municipalité doit anticiper et agir rapidement pour préserver l’emploi car avant même de tenter de créer des emplois, il faut avant tout sauvegarder ceux déjà existants. La municipalité doit s’impliquer auprès des entreprises grenobloises qui présentent des difficultés, souvent conjoncturelles par manque d’expérience, ou de capacité de gestion et de planification, et celles qui planifient une délocalisation à court ou moyen terme.
Il faut écouter ces entrepreneurs pour connaître les raisons de leurs difficultés et de leur souhait de délocaliser. Ensuite avec l’aide de spécialistes, il faut déterminer comment leur venir en aide en cas de difficultés et leur faire changer d’avis en cas de projet de délocalisation afin de sauver des emplois existants. Sauver un emploi existant coûte bien moins cher que d’en créer un nouveau car lors d’un licenciement l’employeur, mais aussi l’Etat, ont à leur charge les frais de licenciement et d’indemnisation du chômage sur une durée plus ou moins longue.
5– Défendre le commerce de proximité et le commerce du centre-ville
(se reporter à la rubrique “Commerce Urbain” où le sujet y est traité)
6- Aider les entreprises (TPE-PME) à se financer.
Il s’agit d’obtenir des organisations professionnelles et consulaires qu’elles mettent en place un service compétent, rapide, efficace et volontaire pour aider les chefs d’entreprises à définir leurs vrais besoins pour leurs trésoreries et leurs investissements à court, moyen et long termes. Il faut les assister pour qu’ils formulent leurs demandes de financement et les introduire auprès d’organisme financiers.
7- Aider les entreprises (TPE & PME) à trouver des locaux pour y installer leurs outils de production.
Il faut réorienter et organiser les recherches et inventaires de terrains, locaux, bureaux. Les TPE et PME devrait avoir accès à toutes les potentialités en temps réel. Les promoteurs immobiliers privés devraient être associés afin de disposer d’un outil complet et performant.
Un service de recherche et sélection de terrains, de locaux industriels et de bureaux devrait faciliter les démarches des TPE et PME. Puisqu’il existe déjà des structures qui s’occupent de terrains et de bâtiments/locaux industriels, il suffirait de réorienter ces dernières vers l’emploi. Leur rôle d’intervenant dans les rachats de terrains et bâtis devrait être réduit à sa plus simple expression. Les promoteurs immobiliers privés sont là pour remplir cette mission. Une banque de données pourrait être mise en ligne en collaboration avec les 2 Chambres Consulaires et les Syndicats de l’Immobilier. Les entreprises et commerçants désireux d’optimiser leurs coûts d’installation pourraient alors s’en servir et se faire conseiller par une structure dédiée au développement et maintien de l’emploi.
8- Favoriser l’accès aux travaux communaux courants par les TPE & PME en préparant des dossiers techniques & administratifs ainsi que les appels d’offres d’une manière simple et accessible.
En effet trop de TPE sont dirigées par des artisans, anciens ouvriers, qui n’ont pas suffisamment acquis les connaissances requises pour bien comprendre un dossier technique bien qu’ils sont techniquement capables de réaliser les travaux objet de l’appel d’offre. Bien entendu il faudra profiter de ces occasions pour conseiller à ces artisans de se former en faisant des stages de perfectionnement.
De même il faudra comme le prévoit le gouvernement actuel, diminuer les contraintes administratives et supprimer des obligations de normes qui font que certains appels d’offres ne trouvent pas de candidats.
Nombreuses sont les entreprises qui refusent de répondre à des appels d’offres de fournitures de services, travaux ou approvisionnement tant les règles qu’ils doivent respecter sans nombreuses, complexes et contraignantes.
9- Les villes peuvent tirer profit de leur capacité d’acheteur public pour créer des emplois destinés à la population locale.
Dans le cadre des appels d’offre, intégrer un critère: entreprise Grenobloise ou de l’agglomération grenobloise.
La législation européenne relative aux marchés publics permet aux autorités locales d’inclure certaine clauses sociales dans leurs procédures de passation de marché ou d’appel d’offre, sachant qu’elles n’ont pas le droit de faire de la discrimination géographique. On peut par exemple réfléchir à l’intégration d’une clause dans la législation locale sur les marchés publics, qui favorise les entreprises s’engageant à embaucher des personnes bénéficiaires d’allocations RSA, etc… Cette clause peut permettre d’aider les personnes les plus éloignées du marché du travail d’accéder à l’emploi.
Il faut a-minima, s’assurer de l‘ouverture des marchés publics aux PME locales qui s’engagent par exemple à employer un certain nombre de salariés au niveau local.
10- Favoriser l’apprentissage et l’alternance: un vaccin contre le chômage des jeunes !
Pourquoi ne parvient-on pas à faire décoller l’apprentissage en France, malgré des moyens financiers considérables. Pire, le nombre d’apprentis est en nette diminution. A la rentrée 2014, ils étaient 46.000 de moins qu’en 2012. Une des raisons de cet échec est l’obsession française pour les diplômes. Les vertus, tant en matière d’insertion qu’en termes de satisfaction des besoins des entreprises en main d’œuvre ne font aucun doute.
La ville doit réfléchir à son implication pour relancer l’apprentissage et au-delà les contrats de professionnalisation sur les axes suivants:
- Développer le rôle de la ville en matière de gouvernance avec la Région.
- Inciter et accompagner, avec la CCI et la CM, les entreprises à recruter en alternance. Faciliter l’engagement des entreprises en faveur de l’apprentissage.
- Faciliter l’accès des jeunes à l’apprentissage
- Participer à l’allégement (par un accompagnement par exemple) de certaines contraintes juridiques et administratives qui pèsent sur les entreprises.
- Dynamiser les négociations sociales des branches professionnelles sur l’apprentissage, en partenariat avec la CCI et la CM.
11- Créer des passerelles entre écoles, établissement de formation et employeurs.
Il s’agit de développer un rôle stratégique dans la médiation entre les besoins des citoyens, les écoles, les organismes de formation et les employeurs. Les avantages pour les enfants et leurs perspectives sont évidents. Pour les entreprises, cela peut être une excellente manière de recruter de nouveaux apprentis et de les tester (vérifier l’adéquation profil/missions).
12- Proposer un grenelle de l’emploi.
Il s’agit de réunir le service public de l’emploi, les branches professionnelles, les entreprises, les professionnels de la formation (Département, Région, etc…), l’ensemble des acteurs concernés pour réaliser un état des lieux et décider d’un plan d’action précis. L’objectif majeur pourrait être l’optimisation de la médiation entre l’offre et la demande d’emploi. Ce Grenelle peut également organiser annuellement un ‘’salon de l’emploi’’ visant à mettre en place un réseau de DRH des grandes entreprises privées et publiques de Grenoble et de son agglomération.
13- Favoriser l’entreprenariat.
En partenariat avec l’Ecole de Commerce de Grenoble GEM, l’IDRAC (voire d’autres écoles) déployer l’enseignement de l’entrepreneuriat et le développement de l’attitude entrepreneuriale. On peut imaginer un programme de participation des employeurs à cet apprentissage.
14- Création d’un Club “Ville et entreprises” et adopter une démarche de “co-working”.
La mairie peut proposer un espace de dialogue privilégié et de travail pour renforcer le lien avec les acteurs du tissu économique grenoblois et leur permettre de se rencontrer. C’est l’invitation lancée par la ville aux entreprises présentes sur son territoire. L’adhésion au “Club Ville-Entreprises” pourrait être proposée à tous les établissements et entreprises de la ville.
Adopter une démarche de “co-working” qui permet au TPE de partager des compétences et de ne plus être seul, meilleur motivation des entrepreneurs, un esprit de groupe est présent même si les sociétés sont distinctes. Cela permet de lancer une activité à moindre frais et investissement, une énorme flexibilité dans les espaces de bureaux.
15- Création d’un salon des objets connectés.
Dans les prochaines années le boom technologique sera concentré sur les objets connectés.
- En 2011 seulement 8% des personnes qui avaient été interrogées en voulait.
- En 2015, 33% des personnes souhaitent en acquérir plusieurs.
- Marché mondiale estimé à 900 milliards de dollars à l’horizon 2020
Pour faire et montrer que Grenoble est au top dans ce domaine, la municipalité peut favoriser l’organisation d’un Salon des objets connectés. Pour le moment, en France, seulement deux villes (Paris et Lyon) ont mis en place un salon sur les objets connectés et à Angers, 15 millions ont été débloqués pour construire la cité des objets connectés.